La violence sexuelle
ses impacts et conséquences
La violence sexuelle affecte les victimes ainsi que les proches tels que la famille et les ami·e·s. Toute personne est susceptible de vivre de la violence sexuelle : enfants, aîné·e·s, adolescent·e·s et adultes, jeunes et moins jeunes… Des femmes, des hommes et des personnes de toute identité de genre en sont la cible. La personne responsable de l’acte de violence est souvent connue de la victime – elle peut habiter dans le voisinage, être un.e membre de sa famille ou de son cercle rapproché, un·e professionnel·le de la santé, etc.
Quelques définitions
Agression sexuelle
Une agression sexuelle est un geste à caractère sexuel, avec ou sans contact physique, commis sans le consentement de la personne visée.
Ce geste peut être un baiser, un attouchement, une pénétration sans consentement ou encore de l’exhibitionnisme, du frotteurisme, du voyeurisme ou le visionnement de matériel pornographique sous la contrainte.
Harcèlement sexuel
Le harcèlement sexuel désigne le fait d’imposer à une personne, sans qu’elle le désire, des propos ou des comportements à connotation sexuelle.
Il peut être vécu dans des lieux physiques (autobus, métro, bar, école, usine, bureau, etc.) ou virtuels (images ou textes par courriel, textos, médias sociaux).
Exploitation sexuelle
Il y a exploitation sexuelle quand quelqu’un utilise la sexualité d’une personne sans obtenir son consentement ni respecter son bien-être.
C’est l’exercice d’un contrôle sur une personne par la force physique, le chantage ou la manipulation pour en tirer un avantage financier, social ou personnel.
Source : https://infoaideviolencesexuelle.ca
Cyber Violence sexuelle
La cyberviolence désigne toute forme de violence sur la sphère numérique.
Que vos images intimes soient transmises sans votre consentement ou que vous receviez des messages à caractère sexuel non désirés, c’est une atteinte à votre dignité.
Le consentement
En matière de sexualité, le consentement fait référence à l’accord volontaire d’une personne à participer à une activité sexuelle, avec ou sans contact physique, à un moment précis. Le consentement peut être donné de façon verbale ou non verbale et peut être retiré à tout moment. Dans tous les cas, l’absence d’un consentement clair signifie un refus.
De plus, le consentement doit être libre, éclairé et capable. C’est-à-dire qu’il n’est pas valide si la personne a été manipulée, qu’on lui a caché certaines informations ou qu’elle est inconsciente par exemple. En ce sens, toute activité sexuelle qui a lieu sans le consentement d’une personne fait partie des violences sexuelles
Les impacts ou conséquences
Les violences sexuelles peuvent avoir un impact immense sur la qualité de vie des personnes survivantes.
Il s’agit souvent d’un événement traumatique pouvant entraîner des conséquences à long terme. Le fait d’avoir été agressée implique que la vie de la femme a été en danger, qu’on a porté atteinte à son intégrité et à son intimité.
Les émotions les plus souvent évoquées par les survivantes à la suite d’une agression à caractère sexuel :
- La peur ;
- La honte ;
- L’humiliation ;
- L’angoisse ;
- La colère ;
- La culpabilité.
Il est important de prendre conscience que les réactions suite à une agression à caractère sexuel sont différentes d’une personne à l’autre. Chaque personne a une histoire qui lui est propre et qui lui appartient.
Le respect de votre rythme est important dans cette démarche. Être à l’écoute de ses besoins est essentiel et est un premier pas pour se sentir mieux.
Les femmes qui ont vécu une agression à caractère sexuel auront à composer avec les conséquences psychologiques, sexuelles, relationnelles ou autres qui peuvent se présenter suite à l’événement.
Voici quelques exemples de conséquences possibles :
- Panique ;
- « Flash-back » ;
- Insomnie ;
- Cauchemars ;
- Impacts sur la sexualité ;
- Difficulté à se concentrer ;
- Symptômes dépressifs ;
- Idées suicidaires ;....
Pour traverser ces moments difficiles, certaines auront recours à des « mécanismes d'adaptation » pouvant leur causer d'autres difficultés, par exemple l'alcoolisme et la toxicomanie. Pour plusieurs, les conséquences physiques viennent s'ajouter à la liste du mal qu'on leur a déjà fait : blessures, lésions, ITSS, VIH/Sida, etc.
Les agressions à caractère sexuel entraînent aussi des conséquences au niveau social. En effet, la peur fait partie de la vie des femmes et les contraint à « aménager » leur mode de vie de manière à augmenter leur sécurité ou leur sentiment de sécurité.
La culture du viol
La culture du viol se décrit comme « un ensemble de comportements qui banalisent, excusent et justifient les violences sexuelles, ou les transforment en plaisanteries et divertissements » (Conseil du statut de la femme, 2022). La responsabilité de l’agression est remise à la victime, et sa parole est souvent invalidée ou remise en question.
La culture du viol se manifeste entre autres par des pratiques sexistes qui découragent les femmes à dénoncer leurs agresseurs et qui encouragent la glorification ou la déresponsabilisation des agresseurs. Par exemple, lorsque les femmes décident de dénoncer, elles vont recevoir des commentaires comme « Ne fais pas ça, tu vas briser la famille ». « Es-tu certaine, tu vas briser sa carrière? ».
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Les victimes portent souvent de fausses accusations d'agressions à caractère sexuel sans raison valable.FAUX Le pourcentage de fausses accusations est de seulement 2%, comme pour tout autre crime. Cet argument est souvent véhiculé dans la société et cela a comme conséquence de mettre en doute le témoignage des survivantes. Plusieurs femmes ne se souviennent pas toujours des détails de l’agression : la consommation d’alcool ou de drogue ainsi que la peur et la détresse peuvent affecter la mémoire. Cette absence de souvenirs précis ne peut pas servir à invalider la plainte d’une survivante.
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Les femmes qui ont subi une ou des agressions à caractère sexuel ont provoqué l’agression et en sont responsables.FAUX Peu importe le comportement des femmes, que ce soit le fait de sortir tard le soir, de marcher dans une rue mal éclairée, de consommer de l’alcool ou de la drogue ou de s’habiller de manière séduisante, celles-ci ne sont jamais responsables des violences sexuelles commises à leur égard. Elles ne cherchent pas à être agressées, humiliées ou violentées. Ce mythe envoie un message clair aux personnes victimes : c’est de leur faute et c’est à elles d’éviter tout comportement qui pourrait être interprété comme une provocation sexuelle ou une invitation. Alors qu'en fait, il s’agit plutôt d’un acte de domination dont les femmes ne sont pas responsables.
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Les agresseurs sont des hommes aux pulsions sexuelles incontrôlables ou souffrant d'enjeux liés à la santé mentale.FAUX En réalité, c’est un acte de domination. Par l’agression à caractère sexuel, l’agresseur n’assouvit pas un besoin sexuel, mais bien un besoin de pouvoir, un désir de soumettre l’autre personne et de la contrôler. La plupart des agresseurs n’ont pas de problèmes de santé mentale, cependant certains agresseurs plaident l’aliénation mentale comme défense.
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Les victimes sont généralement agressées par des inconnus.FAUX Dans 80% des cas, les agresseurs sont dans le cercle rapproché de la victime. Donc, ils utilisent souvent des stratégies comme la manipulation, le chantage et la menace pour arriver à leurs fins. La grande majorité des agressions à caractère sexuel sont préméditées. Ainsi, l’agresseur prend le temps de planifier ses gestes, d’étudier la personne victime, de créer une relation de confiance avec elle. L’agresseur peut être un ami, un collègue, une personne en situation d’autorité, un voisin, un membre de la famille, un conjoint ou une connaissance.
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Une personne qui est intoxiqué par l'alcool ou des drogues peut donner son consentement de la même façon que si elle est à jeun.Ça dépend... Afin que son consentement à une relation sexuelle soit éclairé, et donc valide, une personne doit être capable de donner son accord. Lorsqu’une personne a consommé (alcool et/ou drogue), son jugement peut être affecté. En cas d'intoxication sévère par l'alcool ou la drogue, le consentement n'est donc pas valide. En effet, la personne doit être consciente afin de donner son consentement. Même si une personne consomme une ou plusieurs substances, volontairement ou non, elle ne consent jamais pour autant à une agression sexuelle.
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L’agression sexuelle est un enjeu grave mais rare.FAUX Au Québec, près d’une femme sur 3 et 1 homme sur 10 rapportent avoir été victime d’une agression sexuelle au cours de leur vie. Les violences sexuelles sont fréquentes et ne constituent pas des événements isolés. Par ailleurs, seul un faible pourcentage des agressions (5 à 6%) sont dénoncées auprès de la police. Dans 8 agressions sur 10, l’agresseur.e est une personne connue de la survivante (partenaire intime, ami.e, connaissance, etc)